Un rapport de Benevity Impact Labs
État des lieux de l'engagement d'entreprise 2023
Publié le 10 mai 2023
Suite aux crises qui ont façonné ces dernières années, les entreprises se retrouvent à devoir naviguer au milieu d'une nouvelle vague d'incertitude : une récession économique à l'échelle mondiale.
Les taux d'intérêt et l'inflation ont atteint des niveaux inégalés, les réductions de postes sont monnaie courante et la crise du coût de la vie a laissé des communautés entières et des organisations à but non lucratif dans l'expectative, à se demander comment elles allaient réussir à traverser cette période pendant laquelle les besoins sont accrus.
Compte tenu de ce contexte, les sociétés sont confrontées à des défis d’une autre amplitude : agir comme des forces unificatrices en matière de culture d’entreprise, dans un monde encore méconnu de travail hybride où l’engagement des salariés, leur productivité et leur rétention sont mis à mal. Les attentes des salariés restent hautes en ce qui concerne la capacité de leur entreprise à soutenir des actions autour des questions de diversité, d’égalité et d’inclusion (DÉI), de la crise climatique, des besoins humanitaires et des inégalités mondiales exacerbées par les catastrophes et les conflits. Dans le même temps, les entreprises font également très attention à comment elles se positionnent vis-à-vis de ce progrès indispensable, face à la politisation et la polarisation persistantes dans le milieu du travail.
Bien que ces problèmes puissent sembler hétérogènes, ils sont en réalité très intimement liés. Ils proviennent tous du besoin grandissant des gens d’avoir un impact plus positif et plus significatif dans le monde, que ce soit dans leur mode de vie, à travers leur implication au travail ou à travers les marques qu’ils achètent.
Si une chose est certaine durant cette période, c’est que l’engagement en entreprise ne vise pas seulement à nous soutenir, mais aussi à ouvrir la voie pour naviguer à travers cette période compliquée. Les entreprises qui dirigent avec cette vision seront en mesure de soutenir les communautés locales et plus éloignées malgré la pression économique grandissante. L’engagement permet de faire s’investir et de retenir les meilleurs talents. Il permet d’améliorer notre sentiment de connexion et d’appartenance à l’entreprise, sans oublier le bien-être au travail. Et il permet à la société de s’intéresser aux problèmes qui requièrent le plus que l’on s’y intéresse et que l’on agisse.
En 2023, les entreprises qui maximisent leurs investissements sociaux et leur engagement pour fédérer leurs salariés et pour conduire un changement positif pourront constater un impact sociétal et commercial qui ira bien au-delà de la période de récession.
Rétrospective 2022 : cette année, l’impact a battu tous les records
Chez Benevity, nous avons accueilli presque 200 nouvelles entreprises dans notre communauté en 2022 : autant d’entreprises impressionnantes et engagées, qui ne font qu’augmenter notre impact collectif.
entreprises engagées
d'euros de dons
d'heures de volontariat recensées
subventions à hauteur de 2,3 M d'euros
micro-actions positives
causes uniques soutenues
Les dons restent constants
L’augmentation du montant total de dons en 2022 correspond avec l’augmentation du nombre de nouveaux donateurs sur la plateforme Benevity. Les particuliers ont donné de plus grandes sommes d’argent, mais ont effectué des dons de façon un peu moins fréquente. Par conséquent, la somme d’argent donnée par une même personne tout au long de l’année a augmenté de 4 %. Par rapport à 2021, une plus grande proportion d’entreprises a soutenu ses employés en leur proposant des dons jumelés
Les tendances de 2022
d’augmentation du montant total donné par rapport à l’an dernier, en incluant les dons jumelés
donnés en moyenne cette année par personne (dons personnels + dons jumelés)
d’augmentation dans le montant donné par personne par rapport à l’an dernier
de diminution dans la fréquence moyenne de dons, de 10,6 fois à 9,6 fois par an
d’augmentation du montant moyen par don, de 61 € à 70 €
donnés en moyenne cette année par personne (dons personnels uniquement) contre 643 € en 2021
Le volontariat a atteint de nouveaux sommets
Le volontariat a été le grand gagnant de l’année 2022 des salariés, des entreprises et des communautés. Il est reparti sur une pente bien ascendante après une période de déclin qui résulte de l’épidémie de COVID-19.
86 % des entreprises possèdent désormais des programmes de volontariat actif, soit une augmentation de presque 10 % par rapport à l’an dernier. Cela prouve que les entreprises continuent à croire que le volontariat est une façon de créer de l’impact social, commercial et collectif. Les nouvelles entreprises qui ont rejoint Benevity, dont certaines ont de solides programmes de volontariat, ont amené avec eux des bénévoles engagés — certaines de ces entreprises ont enregistré pas moins de 380 000 heures de volontariat lors de leur première année. Les entreprises qui faisaient déjà partie de notre communauté ont également connu une forte augmentation du nombre d’heures de volontariat enregistrées, pour une augmentation totale impressionnante de 61 %.
Un zoom sur les 14,3 millions d’heures de volontariat recensées en 2022 révèle un sentiment de “retour à la normale”.
Alors que le monde a commencé à rouvrir ses portes, le niveau d’engagement des volontaires est revenu à des seuils pré-pandémie, que ce soit dans les repaires jeunesse, les associations athlétiques de la jeunesse, le volontariat lié aux questions d’éducation ou une myriade d’autres organisations et activités de services.
En particulier, et cela n’est pas surprenant, il y a eu beaucoup de volontariat en faveur d’organisations consacrées à la réinsertion des réfugiés en provenance d’Ukraine — pour leur apporter de l’aide financière, de la nourriture et un logement. Les gens se sont mobilisés ensemble pour soutenir la vague de réfugiés fuyant le conflit ukrainien en recherche de sécurité. Cependant, l’instabilité liée à l’arrivée dans un nouveau pays a requis le soutien de nombreuses personnes et d’innombrables heures pour gérer la logistique, apporter du confort et soutenir la transition de ces familles et de ces particuliers qui viennent d’arriver sur le territoire.
Ces deux dernières années, nous avons aussi vu progresser le nombre de micro-actions positives ♥ — c’est un terme désignant tout acte prosocial tel que porter les courses pour une personne âgée de notre voisinage ou nettoyer le parc à côté de chez nous, qui supporte des collectifs ou des individus et qui ne bénéficie pas directement à une organisation enregistrée. À travers leurs programmes d’engagement, les entreprises se sont emparées de ces actions positives, car elles reconnaissent à quel point ces micro-actions peuvent améliorer la situation des personnes qui en bénéficient sans pour autant faire partie des missions de volontariat encadrées, et elles reconnaissent également à quel point les micro-actions sont une porte d’entrée pour permettre aux employés de s’engager en donnant de leur temps. Ces types d’opportunités de volontariat permettent aux gens d’apprendre, d’agir ou d’aider les autres, et dans de nombreux cas, les participants reçoivent des incitatifs qu’ils peuvent donner à une organisation à but non lucratif de leur choix. 81 % des entreprises proposant du volontariat incluent les micro-actions positives dans leurs programmes.
Le volontariat en ligne reste aussi une façon de rapprocher des employés qui sont géographiquement éloignés les uns des autres, ou ceux qui ont adopté un mode de travail hybride ou le télétravail total. Ce type de volontariat engage plus de personnes individuellement. En 2022, 30 % des missions de volontariat étaient virtuelles contre 44 % en 2021. Même si le retour du volontariat en personne a contribué à cette diminution de 14 points, la part du volontariat en ligne reste bien au-dessus du taux pré-pandémie qui était de 12 %. Cela indique qu’il y a un besoin persistant pour ces types d’activités qui sont plus inclusives et qui aident à créer un sentiment de communauté chez les salariés délocalisés.
Tendances en matière de volontariat en 2022
des entreprises possèdent des programmes de volontariat, soit une augmentation de presque 10 % depuis l’an dernier
d’augmentation du nombre d’heures de volontariat recensées
bénévoles ont donné de leur temps
des heures enregistrées sont des micro-actions volontaires, et ce chiffre est resté stable en 2022 (en comparaison, 40 % en 2021 et 38 % en 2020)
des entreprises possédant des programmes de volontariat incluent les micro-actions volontaires
des opportunités de volontariat étaient virtuelles en 2022, contre 44 % en 2021
La participation des employés a augmenté
Largement portée par l’augmentation du volontariat, le taux de participation global des employés dans des programmes de volontariat ou de micro-actions positives a augmenté de plus de 11 % depuis l’an dernier. Alors que presque 30 % des entreprises ont vu ce taux réduit, 30 autres pourcents des entreprises ont vu ce taux doubler ou plus, ce qui compense largement les pertes.
Bien que le nombre de donateurs est en baisse pour un peu plus de la moitié des entreprises, il est stable à 10,1 % en 2022, soit exactement le même taux qu’en 2021.
Tendances en termes de participation en 2022
L’engagement des entreprises est menacé par la polarisation
L’entreprise reste l’institution à laquelle les gens font le plus confiance au monde, selon le Baromètre de confiance Edelman 2023. Cette confiance vient avec des attentes accrues envers l’entreprise, dont on espère qu’elle agisse correctement sur des problèmes sociétaux clés. Les entreprises qui prennent cette responsabilité à bras le corps sont une source d’espoir pour la conduite d’un changement positif face aux problèmes sociétaux les plus importants auxquels nous sommes confrontés, que ce soit l’inégalité sociale, la discrimination raciale, ou encore une crise climatique de plus en plus forte.
La bonne nouvelle est que même si les demandes et les attentes du monde vis-à-vis des entreprises ont augmenté ces dernières années, de nombreuses sociétés ont répondu présent. Alors que les parties prenantes leur ont explicitement demandé de monter en compétences et de prendre position publiquement, les entreprises ont fait usage de leur puissance pour faire avancer la société. Les entreprises ont prouvé qu’on pouvait compter sur elles en temps de crise. Et les plus visibles d’entre elles ont reçu de nombreuses félicitations ainsi que la loyauté de leurs collaborateurs. Mais aussi, dans certains cas, les entreprises ont été confrontées à des réactions virulentes qui ont mis en lumière une menace qui peut nous empêcher d’aller plus loin : la polarisation.
Alors que la période est économiquement instable, il est de plus en plus difficile de décorréler les problèmes sociétaux de notre époque des courants et opinions politiques. À une époque où l’accès aux droits médicaux fondamentaux des femmes est remis en question dans certains pays, et dans un contexte de guerre en Ukraine qui touche le monde entier, beaucoup d’entreprises se trouvent confrontées à un dilemme. Soit elles n’agissent pas et risquent d’entraver un progrès qui devient nécessaire tout en éloignant une frange de la population. Ou bien, elles s’impliquent trop dans des problèmes réputés de nature politique, au risque de basculer dans la polarisation et d’être confrontées à des retours négatifs.
Source : Enquête Benevity auprès des responsables RSE 2023
Indépendamment de la position des entreprises sur quand, comment ou même si elles vont s’engager publiquement sur des problèmes sociaux controversés quoique importants, les salariés restent convaincus que le rôle d’une entreprise est d’aider ses employés à grandir et à évoluer grâce à des actions de sensibilisation, de formation continue et grâce à des opportunités de créer de l’impact positif.
Comment les entreprises peuvent agir pour rendre leurs employés meilleurs
Alors que les programmes d’engagement d’entreprise sont en constante amélioration et prennent de plus en plus d'importance, les entreprises reconnaissent leur rôle non seulement dans l’amélioration des communautés dans lesquelles elles opèrent, mais aussi dans le soutien de leurs salariés pour qu'elles deviennent de meilleures personnes et puissent s'engager à leur tour. Et cette définition du "mieux" varie d’une entreprise à l’autre.
En 2023, les entreprises sont confrontées à un paradoxe : elles doivent à la fois remplir des attentes a priori impossibles à satisfaire quant aux progrès à faire sur les problèmes sociétaux majeurs, pour rendre leurs employés meilleurs et pour fédérer la société face à la politisation, mais elles doivent aussi subir la pression toujours plus menaçante du profit. Il n’est donc pas surprenant que cette tension prévaut chez les responsables RSE :
Alors que les entreprises doivent tâcher d'équilibrer leurs intérêts commerciaux et leurs besoins sociétaux sans ajouter de division, elles doivent aussi dresser le portrait de leurs actions, et se servir de cette image comme d’une boussole pour naviguer à travers la prochaine période d’incertitude que nous traverserons. Une question reste toutefois en suspens : comment faire cela d’une façon qui représente à la fois les missions de votre entreprise et les valeurs de vos parties prenantes ?
93%
des responsables RSE pensent que leurs entreprises devraient agir pour fédérer, encore plus que les années précédentes.
Le “quiet-giving” devient le nouveau modèle d’engagement
La récession économique mondiale exerce une pression sur les entreprises pour qu’elles réduisent leurs budgets et considèrent le recul de certaines dépenses. Dans ce contexte, l’investissement financier dans les programmes d’entreprise liés à l’engagement et à l’impact est mis à l’épreuve.
En dépit de cette pression, les entreprises restent engagées dans une volonté d’œuvrer pour le bien — bien qu’elles le fassent de façon plus silencieuse que sur ces deux dernières années. En 2023, nous nous attendons à moins de prises de positions publiques de la part des entreprises sur tous les problèmes un peu chauds en ce moment, au profit de plus de communication et d’actions bienveillantes envers leurs employés et leurs communautés locales, là où elles peuvent avoir un impact plus prononcé — c’est une tendance que l’on appelle “engagement silencieux”.
Qui•et Giv•ing
[ kwī-ət giv-iŋ ] verbe
La façon dont les entreprises montreront leur engagement d’entreprise lors de périodes d’incertitude, et cela se caractérise par le fait de se recentrer sur elles-mêmes pour cibler leurs investissements vers leurs employés et leurs communautés locales.
Les entreprises investissent plus près de chez elles
Les entreprises vont avoir tendance à apporter leur soutien autour d’elles, plus précisément à leurs salariés qui vivent une situation compliquée due à la crise économique : un coût de la vie de plus en plus élevé, un bien-être de moins bonne qualité, une productivité en forte baisse, ainsi qu’une difficulté à se sentir en phase avec ses collègues, sa communauté et son entreprise.
Les entreprises se concentreront davantage sur elles-mêmes et cela se manifestera à travers des types d’engagement social qui sont différents de ceux des années précédentes. En 2023, les entreprises prévoient d’investir le plus dans les programmes des employés en faveur du climat, suivi des programmes de formation et de micro-actions sociales, sans oublier les initiatives en faveur de la DÉI, les communautés d’employés et enfin le volontariat.
Le volontariat, qui est une très bonne chose pour les programmes d’engagement d’entreprise en 2022, va aller encore plus loin en 2023, car il offre une réponse à de nombreux défis auxquels les employés, les communautés et les entreprises sont confrontés à l’heure actuelle. Les initiatives de volontariat d’entreprise donnent l'opportunité aux employés de tisser des liens entre eux de façon significative, tout en ayant de l’impact dans les communautés locales qui en ont grandement besoin. De plus, les programmes de volontariat des salariés peuvent aider à résoudre la question de la pénurie de main-d'œuvre que les organisations d'intérêt général sont actuellement en train de connaître.
Et une étude publiée dans le Journal of Happiness Studies a montré que passer du temps au service des autres peut améliorer le bien-être, ce qui peut représenter une bouffée d’oxygène pour beaucoup durant ces temps difficiles.
Alors que les entreprises vont prioriser les besoins de leurs salariés, elles vont aussi continuer leur engagement social – qui va représenter une source crucial de soutien grâce à des subventions et à des partenariats avec des organisations à but non lucratif en faveur de populations vulnérables.
Malgré le contexte de récession, il n'y a pas à s'inquiéter car la plupart des entreprises maintiennent leurs investissements en faveur de populations-clés, de problèmes et de causes proches de leur lieu de vie, tout en continuant de soutenir leurs employés dans leur souhait de provoquer un impact positif au travail et dans le monde de la façon qui leur convient le mieux. Les entreprises qui s’engagent dans le long terme comprennent la notion de résilience et les valeurs apportées à leurs parties prenantes et aux communautés, et elles savent que ce n’est plus le moment de revenir en arrière.
L’engagement solidaire renforce le sentiment d’appartenance à l’entreprise
Le futur du travail se joue maintenant, et il est multi-facettes. Transformation digitale, passage au travail hybride et au télétravail, adoption de l’intelligence artificielle : tous ces aspects sont en train de refaçonner le travail tel qu’on le connaît aujourd’hui. De plus, des tendances virales très récentes telles que le "conscious quitting" et le "rage applying" ont été popularisées par la génération Z et les millennials, qui représentent selon Gallup presque 50 % de la main-d'œuvre cette année.
Ces tendances montrent que certains aspects du travail laissent encore à désirer, alors que Gallup rapporte que l’engagement des salariés continue à baisser. 45 % des salariés américains appartenant à la génération Z ou aux millennials rapportent qu’ils ont déjà démissionné dans le passé, selon le Baromètre des salariés 2023 de Net Positive par Paul Polman, car les valeurs de leur entreprise n’étaient pas en phase avec les leurs. Clairement, ces salariés ne sont pas uniquement là pour le salaire.
Les entreprises les plus visionnaires savent déjà que le monde du travail de demain ressemblera à une communauté engagée dans laquelle les salariés se réunissent pour apprendre, grandir, agir et faire la différence ensemble. Mais alors que de nombreuses entreprises savent qu’il est essentiel de construire cette connexion via la communauté, c’est plus difficile à dire qu’à faire depuis quelques années compte tenu du télétravail et du travail hybride qui deviennent réalité, d’un taux de roulement élevé, ou encore d’une incertitude économique qui résulte dans des suppressions de postes. Les entreprises sont encore partagées quant aux solutions à apporter à ces problèmes. Certaines ordonnent le retour du travail sur site alors que d’autres prennent le problème à bras le corps en le considérant comme une opportunité. Une chose est sûre : les entreprises qui se concentrent sur la construction de leur communauté professionnelle seront les plus susceptibles d’attirer les talents dans le futur.
Construire une communauté à l’aide du volontariat
Où commence une communauté et quand commence-t-elle à grandir ? Dans un monde hybride où de plus en plus de sociétés ont des salariés dans des sites toujours plus nombreux, les entreprises ont besoin de façons fiables de créer du lien entre tous leurs salariés, qu’ils soient en télétravail ou sur site dans différents bureaux à travers le monde. En 2023, de plus en plus d’entreprises vont utiliser leurs programmes d’engagement solidaire pour réunir leurs salariés et renforcer leur culture d’entreprise en se servant du volontariat comme un levier essentiel.
Le volontariat a effectué son grand retour en 2022, avec un retour à plein régime du volontariat d’équipe en personne, surtout dans les entreprises souhaitant délibérément créer un sentiment de communauté en ramenant ensemble les travailleurs hybrides dans des bureaux ou dans les locaux d’organisations qui proposent leurs services. 71 % des responsables RSE augmenteront cette année leur recours au volontariat physique à travers leurs différents sites pour améliorer les liens entre les salariés.
Alors que le volontariat propose une opportunité importante pour réunir les salariés et les aider à créer de l’impact positif, répondre de cette façon à leurs attentes peut également avoir un impact matériel sur les résultats financiers d’une entreprise en contribuant à l’attraction et à la rétention des meilleurs talents sur le marché. Les données issues de l’étude sur la rétention de talents de Benevity ont révélé une réduction du turnover des employés au sein de l’ensemble des cohortes qui participent à des programmes d’engagement d’entreprise. La corrélation entre l’engagement et la rétention est encore plus visible chez les employés les plus récents, chez qui on peut apercevoir une baisse de ce turnover de 52 % lorsqu’ils participent à des programmes d’engagement solidaire en entreprise, que ce soit par le biais du volontariat, des dons ou d’autres micro-actions positives.
Bien que le volontariat sera une action centrale pour construire un sentiment de communauté en 2023, nous constatons aussi des investissements dans les communautés d’employés (ERG) pour nouer des liens plus forts et renforcer le sentiment d’appartenance. 92 % des responsables RSE pensent que les communautés d’employés sont un vecteur important pour que les entreprises puissent créer un sentiment de communauté.
Les lieux de travail d’aujourd’hui sont des microcosmes pour répondre aux défis de la société, et c’est de plus en plus aux entreprises de fournir un lieu dans lequel les liens, les apprentissages, la croissance et les actions positives font partie intégrante du contexte de travail, et n’en sont pas exclus.
Investir dans la culture d’entreprise de cette façon va continuer à produire un meilleur impact social, collectif et commercial, ce qui contribuera à confirmer le rôle de l’engagement sur le lieu du travail, et à transformer les entreprises en communautés.
Les ERG deviennent un incontournable de la stratégie DÉI
2023 est l’année durant laquelle les entreprises vont accorder toute leur confiance aux stratégies en matière de diversité, égalité et inclusion (DÉI) pour apporter de la valeur à la société, aux individus et aux entreprises.
95 % des responsables RSE estiment qu’il s’agit du rôle des entreprises d’aider chaque employé à être mieux sensibilisé aux discriminations et à développer plus de comportements inclusifs qui sont susceptibles de créer des cultures plus diversifiées.
Mais si vous posez la question de la place de la DÉI à l’heure actuelle aux responsables RSE, vous obtiendrez une réponse unanime : les entreprises ne sont pas encore précurseurs à ce sujet. Malgré des années de formation aux enjeux de discrimination, l’instauration de quotas et l’engagement public à ce sujet quant à remplir des objectifs et atteindre des jalons, les entreprises ont encore du mal à effectuer les progrès attendus par les employés et les leaders en DÉI, même si les avantages commerciaux et sociétaux sont globalement bien compris.
Il est clair que les entreprises reconnaissent qu’il y a encore du travail à faire, et elles souhaitent ardemment faire avancer la question de la DÉI.
La DÉI est en constante évolution
Les événements de 2020 ont conduit vers un changement de paradigme selon lequel la DÉI en entreprise devient réalité. Ce qui était à l’origine une initiative top-down menée par les directeurs de la diversité et d’autres cadres spécialistes de cette question est devenu un mouvement populaire bottom-up dirigé par des employés passionnés.
Ces personnes persévérantes se sont mobilisées pour former des communautés d’employés (ERG), se réunissant selon des caractéristiques ou des expériences communes, ou bien selon des groupes d’affinités formés autour d’intérêts ou d’objectifs communs. Les employés faisant partie de groupes historiquement discriminés ont témoigné de leur expérience sur leur lieu de travail, ont contribué à alimenter la prise de conscience des discriminations, ont construit un sentiment d’empathie grâce à l’apprentissage et au storytelling, et ont conduit un véritable changement culturel ainsi que renforcer la valeur des "alliés" en entreprise.
Alors que les employés continuent à considérer leur entreprise comme des communautés et des environnements propices au changement social, les groupes menés par des employés continuent à gagner de l’importance. Dans l’état des lieux de la DÉI en entreprise de Benevity, 71 % des employés indiquent qu’ils ont déjà travaillé pour une entreprise proposant des ERG ou des groupes d’affinités semblables à un moment de leur carrière professionnelle. Et parmi ceux qui ont travaillé pour une entreprise gérant ce genre de groupes, 62 % y ont participé, ce qui témoigne d’un fort intérêt pour les ERG.
Le ERG sont un pilier des entreprises qui s’intéressent à la DÉI
Maintenant que nous avons passé l’étape des actions conduites par les employés en faveur de la DÉI, nous entrons dans une nouvelle phase dans laquelle les ERG et les groupes d’affinités deviennent indispensables aux entreprises, et deviennent une composante plus efficace pour la stratégie de culture d’entreprise et pour la DÉI au travail.
88 % des responsables RSE s’accordent à dire que la DÉI est de plus en plus démocratisée, et que les employés ont atteint un niveau d’intérêt dans les ERG et dans les autres initiatives dirigées par les pairs. Cela est corroboré par le fait que les employés considèrent les ERG comme largement plus utiles que les engagements personnels pour la DÉI du PDG ou d’autres dirigeants. Cela indique que les employés croient au pouvoir des ERG et en la passion de leurs pairs, plutôt qu’aux autres approches institutionnelles plus traditionnelles.
Les ERG font plus que simplement fournir un lieu de travail inclusif
Pourquoi les ERG sont de plus en plus dynamiques ? Parce qu’ils ne font pas que créer des lieux de travail plus inclusifs. Ils arrivent avec une variété d’autres bénéfices qui aident à contrer les nombreuses problématiques complexes à propos desquelles les entreprises et leurs employés se battent — d’un meilleur bien-être au travail à la construction d’un sentiment d’allyship et à la création d’un sentiment d’appartenance, en passant par la mise à disposition d’opportunités de développement des compétences et de développement du leadership.
Les ERG ont encore de la marge de progression
Pas moins de 96 % des employés s’accordent à dire que les ERG vont continuer à être un investissement crucial en DÉI en 2023 malgré la pression économique. Et alors que la DÉI continue d’être démocratisée, et alors que l’impact des communautés d’employés et de leurs initiatives est palpable, un tiers des entreprises ont souligné qu’elles ne font pas encore autant confiance aux ERG qu’aux initiatives en DÉI menées par l’entreprise. La DÉI doit être injectée dans la construction d’une culture d’entreprise et dans les expériences des employés pour que ceux-ci puissent en réaliser le plein potentiel. Cela requiert de l’attention et du soutien provenant de tous les niveaux de l’entreprise. Les groupes d’affinités et les ERG doivent être parties prenantes lorsqu’il s’agit de bouger le curseur de la justice sociale, de l’égalité et de l’inclusion au sein d’une entreprise, et non pas être seulement des entités que l’on appelle lorsqu’on a besoin d’elles. Une action top-down et une action bottom-up seront nécessaires en 2023 et dans le futur.
Les critères ESG laissent la place à la mesure d’impact
Les problèmes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ont rapidement gagné en pertinence ces dernières années, au point de figurer sur toutes les feuilles de route des entreprises. Mais quand on en vient au reporting de l’ESG, les responsables de l’engagement en entreprise sont divisés entre son efficacité réelle et son but recherché. Dans la mesure où le reporting de l’ESG est obligatoire et conduit par les investisseurs et les régulateurs, deux tiers des entreprises pensent que l’ESG est plutôt une stratégie de gestion des risques, alors qu’un tiers des entreprises pensent qu’il s’agit d’un bon outil pour la mesure d’impact. Y a-t-il une chose sur laquelle tout le monde est d’accord ? Oui : le reporting d’impact est un investissement critique pour le futur et il sera utilisé pour conduire des investissements de plus en plus importants dans les initiatives d’impact social en entreprise.
94 % des responsables RSE déclarent que la demande en termes de reporting d’impact est en augmentation, et 93 % des responsables RSE disent qu’ils ont besoin d’être capables de communiquer sur leur impact avec confiance. Cela en a conduit beaucoup à rapporter qu’il y a un besoin criant de changement dans les priorités en termes d’ESG et d’impact.
D’une matérialité financière et d’impact vers la génération de résultats positifs
De nos jours, les indicateurs en ESG mesurent et limitent les risques financiers pour les investisseurs, mais une nouvelle approche du reporting émerge et recentre l’attention sur la publication de résultats positifs. Pourquoi ? Parce qu’une nouvelle génération d’investisseurs, d’employés et de consommateurs est intéressée par une autre dimension que celle des risques et de la conformité : elle se soucie de l’impact.
En 2023, les employés, les consommateurs et les dirigeants de l’engagement d’entreprise ne souhaitent qu’une seule chose : prendre des décisions plus éclairées qui les aideront à générer l’impact le plus positif possible compte tenu des ressources dont ils disposent, et ils souhaitent ressentir ce sentiment d’efficacité que la plupart d’entre nous recherche lorsque nous fournissons des efforts. Par conséquent, ce n’est pas une surprise si les donateurs individuels et au travail se demandent si leurs contributions vont servir pour des causes concrètes.
La plus grande opportunité de créer de l’impact se situe dans les mains de l’homme : il s’agit de remplir la promesse ultime de philanthropie. Lorsque les personnes donnent, elles veulent savoir si leur argent servira à faire une différence notable dans les causes dont elles se soucient. Comme les donateurs ont la possibilité de choisir parmi des millions d’organisations à but non lucratif à travers le monde, ils ont besoin d’aide pour comprendre à quelles organisations ils peuvent se fier, et les résultats auxquels ils peuvent s’attendre compte tenu du support qu’ils fournissent. Une étude menée par l’Université de Pennsylvanie nous indique qu’en ayant accès à ce genre de données, les donateurs sont plus enclins à augmenter la fréquence de leurs soutiens à travers le temps, tout en ressentant une joie et un bien-être accrus.
Par conséquent, les responsables RSE sont à la recherche de données standardisées et d’outils de reporting. Par exemple, les outils proposés par Impact Genome permettent aux entreprises de comprendre les résultats qu’ils produisent, comme donner un accès régulier à de la nourriture bon marché, à un logement permanent ou à des services de santé. Et ainsi, ils peuvent suivre leurs progrès et leur impact à travers le temps et augmenter leurs investissements sans infliger de fardeau aux organisations à but non lucratif sous forme de plus de travail administratif.
Pour arriver à ce niveau d’impact et de transparence des résultats, nous avons besoin de données standardisées et d’une ligne directrice basée sur l’évaluation de l’impact produit par les organisations, ce qui permet aux particuliers de faire des choix en toute confiance.
Pour pouvoir réaliser son vrai potentiel, l’ESG devra évoluer pour s’intéresser à l’impact positif. Il devra se transformer, et non plus seulement mesurer les contributions, mais aussi devenir un outil pour conduire un impact positif interne et externe plus fort, pour les entreprises et leurs employés. Les entreprises qui mesurent et vérifient de façon indépendante l’impact de ces initiatives auront une longueur d’avance lorsque les moyens de reporting de l’ESG seront finalement en place.
L’engagement nous permet de garder le cap malgré une période incertaine
Naviguer dans l’inconnu n’a été facile pour personne, que ce soit les entreprises ou leurs employés. Cependant, l’engagement est une forme de soutien dont nous bénéficions en ces temps difficiles, que ce soit à l’échelle de l’entreprise ou du monde entier, et il a constitué une lueur d'espoir pleine de sens lorsque nous avions plus de questions que de réponses à y apporter. L’engagement solidaire s'est renforcé dans l’entreprise, mais aussi dans le monde, car il continue à fournir de nombreuses solutions aux défis auxquels nous sommes confrontés.
Si les entreprises continuent à optimiser leur engagement et à considérer leurs investissements sociaux comme un levier critique pour construire de meilleures communautés, nous ressortirons tous plus forts de ces temps incertains.
SOURCES ET DONNÉES
Les données et statistiques mentionnées dans ce rapport sont majoritairement issues de la base de données transactionnelles de Benevity, dans laquelle toutes les activités enregistrées dans notre logiciel par nos clients et leurs employés sont enregistrées, classées et stockées. Bien que les transactions se fassent dans un grand nombre de devises, nous avons ici reflété l'euros. Des sources secondaires sont utilisées et citées lorsqu’elles fournissent des statistiques et des illustrations concernant des points particuliers mentionnés dans notre rapport.
En janvier 2023, une enquête en ligne menée par des professionnels de la RSE a été menée pour collecter des comportements, des croyances et des perceptions concernant plusieurs secteurs de l’engagement d’entreprise. Pendant cette période d’enquête, Benevity a reçu des réponses de la part de 230 personnes issues d’entreprises de tailles et de secteurs différents, que ce soit dans notre base de clients mondiale ou dans le secteur plus resserré nord-américain.
GLOSSAIRE
♥ Micro-actions volontaires
Les micro-actions volontaires sont des comportements volontaires pour lesquels le bénévole consacre du temps et de l’énergie à une initiative ou à une bonne action qui n’est pas associée à une cause spécifique. Par exemple, il peut s’agir d’aider un voisin qui est dans le besoin, de se renseigner sur un sujet particulier ou de participer à une activité qui fait du bien à la société sans pour autant être liée à une cause précise.
♦ Taux de participation
Le taux de participation est la part des utilisateurs parmi le total enregistré qui ont participé à n’importe quel programme de dons, de volontariat ou de micro-actions, et qui ont pris part à au moins une action dans l’année. Ces personnes ont pu effectuer une donation, enregistrer des heures de volontariat ou encore réaliser une micro-action positive.